Le facteur clé du marketing digital – Episode 1

par François Barjon, le 05/04/2022

Aujourd’hui, je vais vous expliquer le facteur clé qui va vous ouvrir les portes du digital. Ni plus ni moins.

Si vous vous lancez dans le digital et que vous n’avez pas de formation particulière, vous avez probablement l’impression d’entrer dans un domaine très technique. L’anglicisme y est omniprésent, les acronymes SEO, SEA, WP, PHP, CSS, etc. se succèdent et on peut vite se sentir un peu perdu(e).

Pas simple.

Je vous comprends. La plupart de mes proches pensent que bosser dans le digital, c’est faire de l’informatique (soupir) du coup, j’ai renoncé à expliquer ce que je fais dans la vie. 

La vérité, c’est que la technique, c’est le plus facile. Il existe désormais d’excellents outils faciles à prendre en main et/ou des personnes très compétentes pour ça.

Serait-ce alors une question de « mindset » comme les gourous du développement personnel le serinent ?

Regardez-vous dans la glace et beuglez à voix haute « Ch’uis un winner ! Ch’uis un winner ! ». Vous réussirez à coup sûr sur le web !

Winner

Mouais… LOL. 😂

Après 17 ans dans le monde du web, j’ai vu tout ce petit monde évoluer, les méthodes soi-disant révolutionnaires se succéder et suis arrivé à cette conclusion : Le facteur clé, c’est le temps

Si vous maîtrisez le temps, vous avez tout compris. Je vais vous expliquer pourquoi.

1) L’économie de l’attention

Dans son bouquin intitulé « La civilisation du poisson rouge », Bruno Patino nous explique que notre temps d’attention serait désormais estimé à 9 secondes.

Mon tour de bocal était terminé, je n’ai pas vérifié ce chiffre mais il a probablement raison.

Marty ! Prenons la DeLorean et retournons dans le passé : Nous constaterons que les écrits ont connus un contraction frappante.

D’abord réservés à un élite qui savait lire (et ce n’était pas si courant), les livres étaient massifs et/ou grands formats. On imagine toujours les hommes de foi, les druides ou les philosophes devant de gros grimoires poussiéreux.
Par exemple, la Bible imprimée par Gutenberg faisait 1286 pages. 

grimoires

Au début du vingtième siècle arrivent les guerres de 14/18 puis 39/45.

Les soldats se retrouvent dans les tranchées et ils s’ennuient ferme entre deux massacres.
Embêtés par le poids de leur paquetage, ils consomment alors des journaux, nouvelles et autres romans tenant sur quelques feuillets. Se promener avec l’intégrale de Proust aurait été compliqué.

C’est aussi à ce moment que se popularise la bande dessinée et l’arrivée des Comics américains (Papy Batman est né en 1939).

A la fin de la guerre, le livre de poche naît puis le secteur progresse pendant une cinquantaine d’année grâce aux avancées dans les techniques d’impression, la quadrichromie, etc.

Au début des 1990, boum ! Révolution ! Le web.

Nous parcourons alors de longs sites très rédigés et très moches.

Page d'Accueil du Monde en 2000
La homepage du Monde en 2000. Mes yeux ! Ah ! Mes yeux !

Début 2000, re-boum ! Révolution ! Le smartphone.

Avec l’avènement des débits Internet, les images et vidéos apparaissent et le volume de texte décroît pendant que les tirages de journaux papier s’effondrent.

Homepage Huffington Post

Avouez-le ! Vous lisiez peut-être de temps en temps des articles de fond dans le Monde, le Parisien ou l’Equipe tranquillement attablé(e) dans un petit café.

Désormais, vous ouvrez une application, parcourez les gros titres et lisez 2-3 articles de 500 mots dans le meilleur des cas. J’ai bon ?

L’information s’est généralisée et son contenu s’est condensé.

Sommes-nous des poissons rouges ? Bien sûr que non.

Notre consommation d’écrits a-t-elle évoluée ? Bien sûr que oui. Nous zappons.

Ce qu’il faut retenir : Les contenus sont de plus en plus courts et nous passons moins de temps sur un sujet.

2) La maîtrise du temps

« Ah zut ! Le film a commencé. Je ne vais rien comprendre si j’ai loupé le début. »

20 h 50, le film commençait et vous n’aviez pas fini de manger, de vous laver, etc. 

Résultat ? Vous vous dépêchiez et c’était désagréable. Rappelez-vous de la « télévision de papa », celle où vous vous retenez de faire pipi en attendant la coupure pub.

Coupure pub = Pause pipi

Désormais, vous prenez le temps de vous faire un petit déca, de lire une BD Pat’Patrouille à votre progéniture avant de plonger dans votre canapé. Vous ouvrez Netflix et appuyez sur « Play ». 

Une envie pressante ? Pause !

Un générique interminable ? Vous cliquez sur « Ignorer l’introduction ».

Vous avez loupé le dernier épisode de « Joséphine Ange Gardien » ou des « Marseillais à Saint-Hilaire Cusson la Valmitte » ? Et hop ! Replay ! 

Ce qui nous paraît si naturel désormais est pourtant très récent. Désormais, nous consommons à notre rythme, selon nos impératifs et manipulons donc le temps à notre guise.

Ce qu’il faut retenir : Nous sommes tous Chronos (c’est le Dieu du temps) et dépensons notre temps comme nous le souhaitons. 

3) Le découpage

Dans toute histoire, la trame est souvent la suivante : 

  • Un début où vous posez le contexte et présentez les personnages
  • Une problématique
  • Une fin où vous clôturez le tout.

« Tiens, on regarde ça, ce soir ? Bon, je te préviens, ça fait le film fait 3h00 »

« Euh… On se fait une série, plutôt ? »

Game of Thrones et ses 8 saisons a été un immense carton. Il faut pourtant 10 jours non stop pour en venir à bout. Idem pour Friends et c’est encore pire pour Grey’s Anatomy (quasiment un mois).

Pourquoi ?

Parce qu’une série est découpée en épisodes et que dans chaque épisode, il y a un début, une problématique et une fin. La fin donne d’ailleurs souvent envie de regarder la suite. 😶

Une trame principale relie les épisodes mais le principe d’une série, c’est que nous la regarderons en plusieurs fois. Pourtant, c’est très long mais nous considérons que regarder 10 épisodes de 50 minutes est moins contraignants qu’un film de 3 heures.

Curieux paradoxe, vous ne trouvez pas ?

Si les intervalles de temps entre chaque épisode sont trop longs, nous pourrions oublier où nous nous en sommes arrêtés, pourtant.

Arrive une voix virile au début qui dit « Dans les épisodes précédents » suivie d’un petit résumé : Le tour est joué.

Ce qu’il faut retenir : La tendance est de découper les longs contenus en épisodes.

4) L’ennui

Est-ce que vous vous ennuyez souvent ?

Dans les transports, en attendant chez le médecin ou au Carrefour pendant que Gisèle compte ses 43 bons de réduction, etc. Les possibilités de s’ennuyer sont illimitées ! Pour combattre l’ennui, que faisons-nous ?

Nous sortons notre smartphone et gommons alors l’ennui avec de la consommation de contenus.

On ne s’ennuie plus ! On se regarde un p’tit truc (vidéo, article, posts, story, etc. selon les goûts) en patientant.

Elle gomme l'ennui

Par contre, puisqu’on peut être interrompu à tout moment, nous allons consommer un contenu léger et divertissant plutôt que des analyses géopolitiques approfondies où une attention accrue sera nécessaire.

Ce qu’il faut retenir : Les contenus courts sont souvent récréatifs.

5) La recherche de temps

« Que ferais-je si j’étais riche ? »

Nous nous sommes déjà tous posés cette question. Certains diront qu’ils investiraient pour être encore plus riches, d’autres qu’ils achèteraient telle voiture, feraient tel voyage, etc. Chacun ses goûts. 

Tout le monde est d’accord sur un point : Nous associons la richesse à la liberté.

Or, la liberté, c’est pouvoir jouir de son temps comme on le souhaite. C’est pour ça que nous payerions des services de jardinage pour arrêter de passer la tondeuse, des aides multiples et variées pour la cuisine, la gestion de nos biens immobiliers, etc.

Nous ne voudrions plus perdre du temps à faire des choses qui nous embêtent.

Regardez Uber Eats, Chauffeur Privé, Doctolib, etc.

Tous ces services florissants ont la même fonction : Nous faire gagner du temps. Se faire livrer, ne plus chercher une station de taxi ou un rendez-vous chez le toubib : le gain de temps, toujours.

Ce qu’il faut retenir : Gagner du temps est une aspiration profonde et commune à tous.

6) La journée de 32 heures et plus. 

Les médias se multiplient, les contenus aussi et pourtant reste un énorme problème : Nos journées ne font que 24 heures, la pendule est très claire là-dessus.

Partons du principe qu’un utilisateur dort en moyenne 8 heures, il ne reste donc plus que 16 heures pour lui parler et de plus en plus d’annonceurs qui veulent le faire.

C’est là qu’une nouvelle tendance saute aux yeux : la duplication du temps.

Nous avons appris à faire plusieurs choses en même temps ce qui démultiplie les possibilités.

  • Pianoter sur notre smartphone tout en regardant Netflix.
  • Ecouter un podcast pendant que nous travaillons
  • Lire les news pendant que nous pédalons sur notre vélo d’appartement, etc.

L’avènement des podcasts est très intéressant à observer, d’ailleurs. Ils présentent l’immense avantage de pouvoir être écoutés longtemps quand on effectue une autre activité (sport, travail, transports). On ne perd donc pas de temps en les consommant et c’est ce qui explique leur succès grandissant. 

Ce qu’il faut retenir : Nous consommons souvent 2 voire 3 types de contenu en même temps. 

7) Pour finir :

Vous l’avez compris, le temps est un facteur FON-DA-MEN-TAL pour comprendre le digital.

Vos compétences en WordPress, Photoshop ou autres sont importantes mais elles viendront après.

Maintenant que le cadre est posé, comment faire concrètement ? Cap sur l’épisode 2 : Devenez Chronos !

Qui suis-je ? 

François Barjon

Fondateur de DIGITAL BARON, blog qui forme dans la bonne humeur les entrepreneurs et Président de VOO CONSEIL qui conseille les entreprises dans leur déploiement digital. Je suis également formateur dans des écoles de commerce renommées.

En tant que directeur marketing digital, j'ai eu la chance d'apprendre beaucoup de choses au cours des 17 dernières années. Il est temps de vous les transmettre.

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